Chateau du Bézu

Le château du Bézu, proche de Quillan, est l’occasion de faire une belle et instructive promenade. On partira de la petite commune du Bézu, en longeant la route jusqu’au hameau des Tipliés. Le sentier démarre avant le hameau sur la gauche. Il n’est pas balisé, mais signalé par un panneau. Toujours prendre à gauche.  Lorsque l’on arrive au pied du château, on a une très belle vision de la vallée du Bézu et de la Haute Vallée de l’Aude dans son ensemble. Si ce n’est la route goudronnée, c’est comme si l’on regardait dans le passé, au temps où prospéraient les cathares.

La construction

Le château du Bézu est une forteresse perchée sur une arête dorsale calcaire, orientée Est-Ouest. Il n’en reste pas grand chose. La structure complète de l’édifice a disparu, mais il reste les vestiges de l’impressionnant  mur d’enceinte qui s’encastre directement dans la falaise. Cela donne une vague idée de la majesté passée de la forteresse. On peut grimper le long du mur, pour atteindre une plate-forme étroite au sommet du château à 832 mètres (chemin non sécurisé). Du côté Sud la montagne tombe à pic à plus de cent mètres au-dessus de la plaine. La vue y est époustouflante.

Au Sud-Ouest, le majestueux Pech du Bugarach, au Nord, Rennes-le-Château, Rennes-les-Bains et le mont Cardou, à l’Ouest Le Bézu et la vallée qui descend jusqu’à Quillan. On comprend aisément quelle était en son temps sa première fonction : surveiller les deux vallées qui l’entourent. La vallée de la Blanque et la vallée de Casserats, traversée par le GR367, « sentier cathare » qui reprend le tracé de la voie romaine menant en Espagne. Cette position dominante joue encore un autre rôle. En effet, le château est en communication visuelle avec les forteresses de Peyrepertuse et de Puivert qui ne sont qu’à 15 ou 20km à vol d’oiseau. Elle se place ainsi dans un réseau de transmission qui relie Perpignan à Montségur.

Son histoire

Le nom d’origine du château est « forteresse d’Albedun ». Du latin albe (blanc) et du celte dunum (colline fortifiée) ce qui donne « place forte du roc blanc ». Sur la carte IGN le château est nommé « château templier » d’après la thèse de l’abbé Mazières. Or aucun document historique n’atteste qu’il ait appartenu aux templiers. Fief des seigneurs d’Albedum (Bernard Sesmon, Guillaume et Pierre) du XIème au XIIIème siècle le château a cependant entretenu des rapports étroits avec l’Ordre. En 1151, Bernard Sermon 1er  fait  une importante donation aux templiers. Au cours des cinquante années suivantes, sa famille fera encore plusieurs dons.

D’où leur vient leur fortune ? Certes ils possédaient des terres depuis le Bas-Razès jusqu’au Fenouillèdes et au Pays de Sault, mais cela ne pouvait produire de telles réserves financières. Ils prêtèrent plusieurs fois d’importantes sommes aux Comtes de Carcassonne et firent plusieurs dons dispendieux à l’abbaye de Fontfroide. Fausse monnaie ? Plusieurs accusations furent porter en 1307 et en 1344.

Un autre fait troublant fut l’immunité dont jouit  la famille d’Albedun lors de la croisade albigeoise. Bien qu’officiellement cathare, Bernard Sermon II, en 1210, ne subit aucun sévisse. Il abandonna son château à Simon de Montfort, mais fut autorisé à y demeurer. Ce fait est très surprenant, sachant que tous les autres seigneurs cathares de la région furent persécutés ou durent quitter le pays.

Le Bézu sera pris d’assaut pendant les guerres de religion, il fut démantelé ainsi que l’église située près de l’entrée du castrum et ne fut pas rebâti ; le château est déclaré ruiné en 1594.

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