Au sud de Saint-Paul-de-Fenouillet, l’Agly a taillé de petites gorges : la Clue de la Fou. On est impressionné par la capacité de l’eau à fendre la roche et à se frayer un chemin à travers une colline étroite et haute. La route qui mène à Saint-Paul-de-Fenouillet longe ces gorges dominant légèrement la Fou. Un ancien pont que l’on dit « romain » enjambe la rivière (on l’appellera rivière, mais l’Agly est un fleuve qui se jette dans la Méditerranée). Il ne reste que l’arc qui soutenait le pont. Il semble en équilibre et pourtant, voilà des siècles qu’il est en place. En contrebas, se trouvent les « marmites » où selon une légende locale, les fées venaient laver leur linge… ! Un peu en amont se trouve un ancien établissement thermal, en activité de 1906 à 1914, et en face une petite grotte taillée dans la roche où coule l’eau de source de la Fou. Cette eau minérale réputée est appréciée par les habitants de la région qui viennent la recueillir pour ses bienfaits. Au-dessus, les voies d’escalade de la Via Ferrata permettent de gravir la falaise et profiter de la vue sur ces gorges et sur tout le paysage du Fenouillèdes.
On peut se baigner dans l’Agly à la Clue de la Fou. Ce n’est pas facile d’accès, mais cela en vaut la peine. On peut, au niveau du pont descendre le long de son pilier et s’installer sur la roche polie. Pour accéder aux berges en aval, il y a un chemin plus aisé, mais il traverse une propriété privée. Si vous êtes respectueux des lieux le propriétaire acceptera avec générosité votre présence. Si vous dites que vous venez de ma part, ce sera encore plus agréable. Le chemin, vaguement carrossable au début, tourne ensuite à gauche et débouche sur une zone ombragée. On peut se poser là dans l’herbe ou s’installer sur une petite île de galets juste en face.
L’eau a cet endroit forme un petit lac assez profond. Il faut se méfier, il y a quelques grands rochers sous la surface. Le voyage commence : il faut remonter le courant et passer sous la haute arche du pont moderne. La profondeur par endroit est de 4 ou 5 mètres. En remontant plus encore, l’on arrive à une petite digue qu’il faut franchir en sortant de l’eau par le côté. C’est alors que l’on découvre la partie la plus belle de cette baignade.



































