La Rando Pic Vergès est très proche du gîte. Le Pic ou « Serre » de Vergès c’est un peu le mini Bugarach du Fenouillèdes. Il dresse sa silhouette de granit à 584m d’altitude. Le panorama unique à 360° que l’on découvre au sommet vaut vraiment le déplacement. Notamment la vue sur le longiligne lac de Caramany, joyau turquoise aux reflets argentés, de la vallée de l’Agly.
En partant d’Ansignan, version hard
On peut aborder la rando Pic Vergès de différentes manières. La randonnée la plus sportive, à déconseiller aux personnes sujettes au vertige, part d’Ansignan et monte directement, quasiment en ligne droite jusqu’au sommet. Elle est signalée par un panneau en bois sur le chemin forestier qui longe le pic par la gauche (Ouest). La montée est vraiment raide sur la fin, dans les éboulis caillouteux, il faut s’aider des mains pour parvenir au sommet. Mais la vue, sur cette face Sud, est tout du long à couper le soufle. Balisage jaune et parfois rouge.
En partant d’Ansignan, version soft
L’autre possibilité en partant d’Ansignan, est de faire le tour du massif par ce même sentier forestier qui rejoint le PR (Promenade et Randonnée) de Saint-Arnac. La montée est progressive et le chemin large et confortable, balisé d’un rectangle jaune. L’approche finale du pic, par la face Nord, est courte mais pas toujours évidente. Le sentier est très pentu. Des escaliers de rondins sont disposés de façon à en faciliter l’ascension. Sur la fin, des câbles ont même été scellé dans la roche, pour sécuriser les passages les plus difficiles.
Au sommet, assez étroit, une rudimentaire table d’orientation (dalle cimentée) et une vue extraordinaire. On peut contempler le Fenouillèdes dans son ensemble et même au-delà. Plein Sud le Canigou, sommet culminant des Pyrénées Catalanes et au Nord, les Corbières et leur fameux Pech de Bugarach. Felluns n’est pas visible, mais si l’on observe bien, au milieu de ce vaste plateau de collines verdoyantes, on trouvera le Pic de Lazerou. On remarquera aussi la physionomie particulière de la vallée de l’Agly, bordé par un pli en forme de cuvette: le synclinal de Saint-Paul-de-Fenouillet.
Le retour se fait par le même sentier escarpé, jusqu’à la croisée des chemins. Là, on prend sur sa droite, le GR « Tour du Fenouillèdes » balisé rouge et blanc. Il contourne la Serre de Vergès par l’Est et revient à Ansignan. A mi-parcours, le GR part à gauche dans un sentier étroit, mais on peut rester sur le chemin : c’est plus confortable, plus court et plus joli. La balade se termine, comme elle a commencé, par la côtoiement de l’aqueduc romain d’Ansignan. Construit entre 220 et 270, il est toujours en activité et sert à l’irrigation des jardins et des vignes.
Par Ansignan prévoir 4 heures – Par Saint-Arnac 2 heures 30
En partant de Saint-Arnac
Voici l’occasion de se pencher sur l’histoire et l’ethymologie du tout petit village de Saint-Arnac . Car son nom intrigue. Peut-il exister un saint nommé Arnac ? Et bien non. Un saint ne saurait promouvoir l’escroquerie… Le village doit son nom à des transformations phonétiques successives. En 899, le village s’appelait Villare Centernaco d’après le patronyme d’une famille y résidant. En 1137, Villare Centarnaco devint Villa Sent Ernach, qui devint en 1214 Sanctum Arnachum, puis Sent Arnach en 1395 et finalement de déformation en déformation : Centernach au 17ème siècle. L’occitan Centernach fut francisé en Saint-Arnac.
Sur la place du village, on trouve une autre curiosité éthymologique. L’ancienne cave coopérative arbore encore sur sa façade le mot « Préceptorie ». Une préceptorie est une commanderie, en l’occurence templière, c’est à dire un établissement chargé du contrôle et de la gérance d’un patrimoine foncier; de l’administration des terres et des ressources agricoles. En effet, les Templiers du Mas Deu vinrent s’installer à Saint-Arnac en 1137, suite aux nombreux dons des seigneurs du Fenouillèdes.
La randonnée Pic Vergès depuis Saint-Arnac est plus facile. Il y a moins de dénivelé et elle est plus courte. On peut d’ailleurs la raccourcir encore en s’approchant en voiture, jusqu’à la croisée des chemins, pour ne faire que l’ascension finale. Le parcours démarre au centre du village, par le PR bien indiqué. Ensuite les deux randonnées se recoupent. Retour par le GR « Tour du Fenouillèdes » en longeant la carrière abandonnée de Lansac.