Le château de Termes tient son nom de l’occitan tèrme qui signifie « limite » ou « frontière ». A 470m d’altitude, sur son rocher, au-dessus des Gorges du Termenet, le château de Termes est en effet une place frontière réputée imprenable. Au début du 11ème siècle il devient l’un des châteaux les plus puissants du Languedoc, parce qu’il contrôle le vaste territoire des Corbières entre les vicomtés de Narbonne, de Carcassonne et le comté de Barcelone. Jouant de cette position géopolitique à la frontière de plusieurs dominations, les seigneurs de Termes deviennent très puissants.
Le château de Termes et les Cathares
En 1210 commence la Croisade des Albigeois, guerre contre « l’hérésie » cathare qui s’est installée dans le Languedoc. Le roi de France s’allie au pape pour mater les princes du Sud (Comtes de Toulouse et de Carcassonne) qui protègent les cathares. Il ne semble pas y avoir de communauté importante de « parfaits » dans le Termenès. Mais Raimond de Termes, vassal du vicomte de Carcassonne soutient la maison des Trencavel et refuse de se soumettre aux troupes du roi.
En Août 1210, Simon de Montfort chef de la croisade, décide d’attaquer la citadelle de Termes. Ayant conquis Béziers en un jour et Carcassonne en quinze, il compte sur un siège rapide. Mais la citadelle résistera quatre mois. Ce fut l’un des des épisodes militaires les plus longs et les plus épiques de la croisade. Après sa chute, Termes est confié, en 1215, au croisé Alain de Roucy.
Le Traité de Corbeil
En 1228, lors du Traité de Corbeil, le château passe sous le contrôle direct du roi de France. Ce traité fixe la nouvelle frontière entre les royaumes de France et d’Aragon. Saint-Louis renonce à ses prétentions sur la Catalogne et Jacques 1er roi d’Aragon renonce de son côté à certaines de ses prétentions dans le Languedoc.
Dés lors, le pouvoir royal va réaliser d’imposants travaux pour renforcer le réseau des forteresses qui défendront cette frontière. Les réaménagements royaux du château de Termes vont lui donner l’aspect et le plan que l’on connaît aujourd’hui. Il va devenir une pièce importante de cette ligne de défense. La forteresse devient avec Puilaurens, Peyrepertuse, Quéribus, et Aguilar, l’un des cinq fils de Carcassonne. Pendant plus de quatre siècles, ces châteaux occupés seulement par une petite garnison royale vont protéger et pacifier la région.
Destruction et restauration
La raison de l’obsolescence et du déclin du château de Termes, n’est pas la signature, en 1659, du Traité des Pyrénées, qui déplace la frontière plus au Sud (contrairement aux autres places fortes). Le château est détruit en 1654 sur ordre du roi ! Le château n’est pas adapté aux nouvelles armes à feu, son entretien a un coût exorbitant et ses défenses naturelles font qu’il est dangereux de le laisser en l’état. La place forte est devenu inutile à la défense du royaume, mais pourrait servir à d’autres intérêts : brigandage, fronde, guerre civile… Le château est démantelé à coups d’explosifs en 1653. Dès lors, le site est abandonné jusqu’au début du 20ème siècle. En 1973 commence les premiers débroussaillements et restaurations. Acquis par la commune en 1988, l’édifice est classé Monument Historique en 1989.
Architecture du château de Termes
Le château de Termes est bâti au sommet d’un promontoire entouré sur trois côtés par de fortes pentes donnant sur les profondes gorges du Termenet. Il n’est accessible que par sa face Sud où un fossé et tout un système défensif ont été installés.
Le château se compose de deux enceintes concentriques. Le tracé de l’enceinte supérieure n’est que partiellement perceptible. Elle semble correspondre au château primitif des seigneurs de Termes, avec cependant quelques rajouts. Les fouilles récentes ont permis de dégager « la chapelle », ainsi nommée en raison de la présence d’une ouverture cruciforme emblématique du site. Elle comprenait un donjon dont on ne perçoit plus que des pans de murs effondrés.
L’enceinte inférieure, mieux conservée, mesure environ 125 mètres sur 70. Elle est essentiellement l’oeuvre des ingénieurs royaux qui ont reconstruit le château après la croisade : on y retrouve des éléments d’architecture nouveaux, comme les archères en étrier, les tours circulaires ouvertes à la gorge ou encore la technique du bossage. Les bases de l’enceinte du village fortifié du XIIe siècle, on été réutilisés en mur de terrassement. Le village a probablement été déplacé à son emplacement actuel, après la prise de possession du château par le roi de France.
Infos pratiques
A plus d’une heure du gîte, car très petites -mais belles- routes dans les Corbières. Parking à l’entrée du village.
L’entrée du domaine du château se fait dans le village. (pas très bien indiqué)
Encore mieux avec l’application « PAYS CATHARE, LE GUIDE »
Une balade augmentée vraiment bien faite.